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Exposition à l’Atelier Des Capucins, Mons

Exposition à l’Atelier Des Capucins, Mons.
Du 14.01.2023 au 05.02.2023

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Exposition à l’Atelier Des Capucins, Mons

Du 14.01.2023 au 05.02.2023

Vernissage le vendredi 13 Janvier de 18 à 21h.

Le vendredi, samedi et dimanche de 14h à 18h

Adresse: 15 rue Masquelier, Mons.

 

Réunir au sein d’une même exposition les quadrilatères peints
par TomArt et les bouteilles sculptées par Hélène Soete,
permet de voir que la répétition n’est pas perte de substance
mais création sans cesse reprise. Vérité que différents auteurs
(Kierkegaard, Nietzsche, Deleuze…) ont mise à l’épreuve
dans leurs propres travaux. La répétition d’une même
thématique, d’une même forme, d’un même contenu – plus
spécifiquement dans le cas d’Hélène Soete, d’un même
contenant – inclut toujours des différences minimales : le
même est toujours déjà différé.
Chaque toile de TomArt est la démultiplication le plus souvent
de carrés, semblables mais différant chacun, parfois de
façon infime, de ceux auxquels notre œil les associe. Toute
peinture, depuis Lascaux, sollicite la vision. Dans son œuvre,
cependant, tout se passe comme si davantage que la vision,
c’était l’œil lui-même, l’opticité de l’œil qui est exclusivement
visée. Partant d’un canevas défini et structuré par ordinateur,
TomArt (artiste né à Lille et installé à Charleroi) crée, les
pinceaux à la main, un univers formel dont les couleurs, les
tons, la clarté et l’obscurité façonnent la mobilité. Tout est
fixe et tout est mouvement ! En cela, le constructivisme de
TomArt trouve sa place au sein de l’Op Art (optical art / art
optique), courant artistique (Vasarely, Soto, Stella…) articulé
aux ambiguïtés de la perception visuelle – ce que j’appelle la
faculté d’imaginisation du réel.
Si, par leur sobriété formelle et par la discrétion de leur
coloris, les œuvres d’Hélène Soete – dont l’atelier est
à Lille – introduisent une sérénité bienvenue parmi ce
déferlement optique, celles-ci n’en sont pas pour autant
immobiles. Démultipliant les variations mineures, l’artiste
met en scène des objets et des groupes d’objets animés par
un mouvement à la limite du perceptible. Un mouvement
infiniment lent qui, pour peu que l’on s’y essaie, fait glisser
notre regard de la répétition d’une forme à la différence d’une
œuvre d’art. Sensible à la sculpture de Giacometti, Soete
réitère d’une certaine façon le travail pictural de Morandi
sur les bouteilles, mais elle le fait en déplaçant celui-ci sur
le terrain tridimensionnel des formes sculptées. Ici a lieu la
confrontation avec la lumière et l’espace, par les vertus de la
terre, une terre venue du Cher, résistante aux températures les
plus hautes comme à tous les modes de cuissons (four, bois,
raku…).
Richard Miller

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